Coeur de loup, R.D. Lawrence

Info : 
Coeur de loup
R.D. Lawrence
Edition : Médium poche
Emprunt bibliothèque
Pages : 195
Ma note : 3.5/5

"Le Grand Nord... Trois syllabes qui débouchent sur l'infini. Quelque part, à l'autre bout du monde, subsistent encore des espaces vierges, des champs de neige immaculés, des forêts où l'ours et l'élan vagabondent à leur guise. Seule la nature y impose sa loi... à ceux du moins qui sont de taille à l'accepter. Un journaliste anglais a relevé le défi. Robinson volontaire, il s'est enfoncé dans ce désert blanc où, durant des mois, le thermomètre descend à 40° au-dessous de zéro. Pour y accomplir un exploit ? Non : pour savourer la grisante liberté de la vie à l'état sauvage. 
Ecoutez-le. Il nous livre le récit authentique de ses combats quotidiens, et surtout nous raconte l'alliance qu'il scella avec Yukon, le chien-loup qui fut, durant plus d'un an, son guide, son confident, et parfois son sauveur. Tous ceux qui liront ce témoignage exceptionnel resteront fascinés par la magie de cette amitié où l'homme et l'animal se font découvrir l'un à l'autre leur vérité."

Nature, animaux, liberté, vie sauvage : tout ce que j'aime lorsque je veux me vider la tête et lire une belle histoire qui me fait à voyager. Ce livre est le récit d'un journaliste anglais, parti en 1955 au Canada, plus précisément dans l'Ontario. Après avoir vécu des choses terribles telles que la guerre, Lawrence décide de vivre désormais dans la nature, au milieu des animaux sauvages qu'il admire tant. Il dit même : "les êtres humains me donnaient de nouveau une espèce d'indigestion mentale. J'étais de plus en plus écoeuré de mes semblables."

Nous le retrouvons donc installé dans une petite ferme dans la forêt, avec 3 chiens esquimaux nommés Sussie, Sooner et Rocky. Il subsiste à ses besoins en étant bûcheron et trappeur. Ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est que lorsqu'il part chasser, il n'y a pas de descriptions de ce moment, nous comprenons donc bien que c'est un vrai trappeur : il chasse pour se nourrir, et non pour le plaisir de chasser comme le font les chasseurs d'aujourd'hui. Au contraire, il respecte les animaux, plus que ses semblables. 
L'auteur nous fait ici des descriptions magnifiques de la nature Canadienne : l'air sous -46°, de l'aurore boréale, du Keewatin (une neige qui tombe sans arrêts pendant 4 ou 5 jours). Ainsi que des animaux sauvages qu'il aperçoit : bisons, élans, renards, hérissons, oiseaux, lapins, canards, oies, ours, marmottes, aigle royal, coyote, bouquetin...

Mais l'histoire raconte surtout sa rencontre, et sa vie avec un vrai chien-loup. Ce chien-loup, qu'il nomme Yukon, appartenait à un indien qui le maltraitait. Lawrence l'a acheté dans le but qu'il devienne le chef de meute. Nous assistons alors à l'éducation de Yukon. Il apprend peu à peu la vie de chien bien traité. Il sait désormais ce qu'est d'avoir à manger, d'avoir des compagnons après une vie solitaire (ce que les loups détestent), de ne plus être sans cesse frappé mais d'avoir des caresses, d'entendre de douces paroles de la part de son nouveau maître, de jouer, se promener, de ne plus être attaché à une chaîne, le simple fait d'avoir le coup libre, et de se faire soigner de ses traces de maltraitance. Et enfin, l'adoption mutuelle entre Yukon et Lawrence. 
Commence alors leur vie de liberté, ensemble. L'hivers Canadien n'est pas facile à vivre, ce qui parfois démoralise Lawrence, mais son ami Yukon est là, il le réconforte. A plusieurs reprises ils se sont sauvé la vie mutuellement, comme par exemple, lors de mauvaises rencontres, ou d'une tempête de neige... Yukon apporte beaucoup à son maître, son aide est précieuse. Il compte sur "sa force, son endurance, son courage, son instinct extraordinaire et sa bonne volonté qu'il mettait à exécuter toutes les tâches qui lui étaient proposées."

Dans ce livre, j'ai appris beaucoup de choses sur la vie des loups, ainsi que sur la vie en pleine nature Canadienne. Nous assistons aussi aux moments de doutes de l'auteur, aux différents choix qu'il fera de sa vie à la ferme, sur son métier de trappeur, des voyages qu'il entreprendra. Par contre, je ne m'attendais pas du tout à cette fin ! Triste d'un côté peut-être, mais heureuse de l'autre très certainement.

"Ensemble nous avons traversé des pays déserts, nous apportant mutuellement force et réconfort et de tout ce temps partagé naquit une sort d'amour difficile à décrire, qui avait peut-être sa source dans le frisson qui nous parcourait lorsque nous bravions les forces de la nature et résistions à leurs assauts les plus violents. Sans doute aussi provenait-il de la compréhension que nous apprîmes à avoir l'un de l'autre." p.58

Par Lulubel



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